Pentamonde, une oeuvre de street art légale et non dégradante
Œuvre collaborative, Pentamonde est un moment qui crée du lien avec des couleurs
Mon enjeu, en tant qu’artiste, était de pratiquer le street art de manière originale.
PENTAMONDE a été crée après un an d’expérimentations.
PENTAMONDE a été sélectionné dans le « in » de l’exposition Rencontre Urbaines à l’Espace Voltaire en juin 2022 par Sasha Leboeuf. Le texte de l’exposition est disponible sous la galerie photos.
L'œuvre continue d'évoluer avec la série "Sportives x Art Contemporain" :
TEXTE DU CATALOGUE DE L’EXPOSITION « RENCONTRES URBAINES »
Juin 2022, Espace Voltaire, curateur Sasha Leboeuf.
Pentamonde est une œuvre créée en 2020 qui se déploie à travers des installations éphémères collaboratives. C'est la première fois qu'elle est réalisée dans le cadre d'une exposition. Durant les Rencontres Urbaines l'œuvre est modifiée plusieurs fois par les invités et par le public.
Sur le plan plastique, cette œuvre est le fruit d'une recherche ininterrompue sur la figure du Pentagone qui est devenu en 2019 l'objet de recherche principal de l'artiste (cf. son exposition « Pentamonde, énergie, couleur »). Dans ses peintures, elle relie les pentagones entre eux par cinq traits, dessinant ainsi une toile, un réseau. Dans l'installation « Pentamonde » les traits disparaissent, créant une œuvre graphique dépouillée et impactante.
La mise en réseau des pentagones n'a pas besoin d'être assurée par le dessin car l'artiste tient à remplacer sa pratique solitaire par une démarche active de mise en réseau. L'œuvre devient ainsi une installation prétexte à la rencontre humaine. Au démarrage, Mathilde Guegan a invité son réseau d'artistes et d'intellectuels à passer un moment de qualité, à faire quelque chose ensemble. L'artiste dirige les conditions de la réalisation in situ et transfert la mise en œuvre aux autres. En cela elle se réfère directement aux recherches de Daniel Buren sur le in situ : développant un art de la mise en scène, de l'aléatoire et du ludique.
Les gens font l'œuvre. C'est-à-dire qu'ils s'approprient les rectangles de couleurs pour composer une peinture par eux-mêmes. L'artiste consigne, à chaque rencontre les réactions de ses sujets (« L'œuvre, les autres et moi »). Chacun interprète, étend à sa manière le champ de résonance de l'installation. Dans un même mouvement, l'artiste agrandit son œuvre en créant deux rectangles d'une nouvelle couleur à chaque rencontre et en enrichissant son album photo et son livre de souvenirs.
Le choix du rectangle permet deux directions possibles. Ainsi il existe les œuvres «portraits», les œuvres «paysages» et les œuvres «mixtes». Le choix du mur, qui se fait en concertation avec l'invité, transforme radicalement la perception de la fresque. Sur un mur en pierre, sur un rideau de fer, sur des affiches électorales, sur un mur en métal, sur un abri de jardin, ... la variété des lieux est infinie. Avec l'humain, c'est le curseur le plus fort de transformation de l'œuvre.
En 2021 une transition s'est opérée en passant de la rencontre individuelle à la pratique de groupe. Formidable outil de collaboration, l'installation s'est révélée un puissant outil d'empouvoirement, devenant la première installation dans le street-art, légale et non-dégradante, à procurer les sensations que le street-art procure, de transgression et de mise en danger. L'installation devient un atelier qui crée un pont non plus entre une artiste et des artistes mais entre une artiste et la collectivité dans laquelle elle évolue. En offrant au plus grand nombre l'expérience de la composition graphique, le frisson du street-art et l'indispensable intention de faire quelque chose ensemble, l'artiste prend sa juste place.
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